L'aspirateur robot : gadget ou véritable allié ?

Depuis le Trilobite 1 commercialisé par Electrolux en 1996 et le premier Roomba d’iRobot sorti en 2001, il ne cesse d’évoluer pour intégrer de nouvelles fonctionnalités et améliorer toujours plus ses performances. Souvent présenté comme le remplaçant de l’aspirateur, cet appareil souffre toutefois d’une efficacité inégale ou incomplète. Certains défauts ont la vie dure et tout ne fonctionne pas aussi bien qu’on le voudrait…

Un appareil révolutionnaire…

L’aspiration automatisée du sol présente un bénéfice évident : il n’y a plus besoin de passer l’aspirateur soi-même ! La machine travaille à la place de l’être humain qui peut ainsi faire autre chose. Si les premiers aspirateurs robots s’activaient manuellement, la plupart des modèles actuels sont programmables et connectés. Selon les cas, ils peuvent être contrôlés grâce à une télécommande, un smartphone, une tablette ou une enceinte connectée (Google Home, Alexa…) et ce, depuis votre logement ou ailleurs. Vous pouvez choisir et modifier de nombreux paramètres (puissance, périodes et modes de nettoyage…), commander le robot aspirateur en temps réel, suivre sa progression… Les premières générations se déplaçaient beaucoup de façon aléatoire, se cognant dans les murs et les meubles. Aujourd’hui, la majorité des modèles cartographient votre domicile à l’aide de caméras et/ou de télémètres laser. Ils peuvent ainsi optimiser leurs déplacements, ce qui les rend plus précis et économes en énergie. Pour qu’il n’aille pas à certains endroits, vous pouvez également créer un “mur virtuel” en plaçant des plots ou des bandes magnétiques au sol. Il est aussi possible de définir des balises virtuelles depuis l’application des appareils connectés. Toujours plus automatisés et multifonctions, de plus en plus d’aspirateurs robots vident eux-mêmes leur réservoir à poussière, sont nettoyés par leur station ou sont 2 en 1, c’est-à-dire qu’ils aspirent et lavent le sol à la fois (robots aspirateurs laveurs). Ceux-là peuvent aussi remplir leur réservoir d’eau et se vidanger automatiquement !

… mais pas toujours au point

Selon certains guides d’achat et comparatifs (UFC Que Choisir, lesnumeriques.com, meilleur-robot-comparatif.com…), les robots aspirateurs sont encore perfectibles. La qualité de l’aspiration est souvent insuffisante. Son efficacité varie selon le type de surface (carrelage, parquet, moquette…) et est généralement mauvaise sur les tapis et les moquettes, surtout s‘ils ont de longues fibres. De plus, les aspirateurs robots ne parviennent généralement pas à aspirer correctement dans les coins, à cause de brosses latérales trop courtes ou d’un manque de puissance. C’est pour cette raison que des modèles en forme de D ou à jet d’air ont été créés. Les brosses rotatives sont aussi incriminées, surtout parce que les poils d’animaux, les cheveux et les fibres s’enroulent autour. La solution de repli pourrait être des appareils à aspiration directe mais ils sont moins efficaces. Enfin, il peut arriver que les brosses latérales projettent la saleté au lieu de la ramener vers le centre de l’appareil. Selon les modèles, il existe des soucis de navigation (petits objets non détectés, surfaces pas entièrement nettoyées…) ou de mobilité (passage impossible sous les meubles bas et sur les câbles électriques, difficulté à franchir le seuil des portes…). Le bruit reste également un problème récurrent. Le niveau sonore va de 55 décibels (l’équivalent d’une conversation normale) à plus de 70 décibels (sonnerie de téléphone portable, passage d’un train à 80 km/h…). La programmation permet cependant de faire fonctionner votre appareil quand vous êtes à l’extérieur ou la nuit. D’autres points sont aussi très variables : l’autonomie (pouvant aller d’1 h à plus de 3 h) et le temps de charge (de 2 à 5 h environ). À noter qu’il n’existe aucune étiquette énergie pour les aspirateurs robots afin d’évaluer leur consommation électrique. Enfin, les modèles multifonctions se généralisent. Le nettoyage automatique est parfois salissant et les stations peuvent être encombrantes, surtout celles des robots aspirateurs laveurs. Ces derniers lavent d’ailleurs généralement assez mal et la vidange automatique peut dysfonctionner ou être peu hygiénique.

Un appareil de nettoyage… à nettoyer !

Malgré des fonctionnalités de plus en plus nombreuses et sophistiquées, votre robot aspirateur n’est pas encore complètement autonome. Il nécessite un entretien plus ou moins ponctuel. Pour les anciens modèles, il vous faudra vider le réservoir à poussière (idéalement après chaque cycle), remplir et vider ceux des robots laveurs, nettoyer les brosses centrales et latérales ainsi que les capteurs. Grâce aux stations multifonctions, les appareils peuvent vider leurs réservoirs à poussière, être vidangés, voire remplis. Si cela vous évite d’effectuer ces opérations à chaque cycle, il faudra tout de même vous en préoccuper tôt ou tard et procéder à un nettoyage occasionnel. La station peut disposer du nettoyage automatique de ses accessoires. Même s’il sera moins fréquent, cela ne remplace pas une action manuelle. Vous devrez retirer les fibres des brosses latérales et nettoyer la brosse centrale de temps à autre. La serpillière n’échappera pas à un passage en machine. Les aspirateurs robots ont généralement un filtre HEPA (high-efficiency particulate air) qui retient les particules comme la poussière ou les pollens. Il devra ponctuellement être retiré, débarrassé de ce qui s’y trouve puis remis en place. Pour finir, il vous faudra aussi nettoyer les capteurs avec un chiffon humide et dépoussiérer le dessus de l’aspirateur robot ainsi que sa station chaque semaine.

Aspirateur robot et “classique”, des appareils complémentaires

L’aspirateur robot est une avancée technologique indéniable, accessible à tout le monde grâce à des prix allant de 50 à 1 500 €. Parfait pour les sols durs de surfaces dégagées, il ne peut cependant pas encore remplacer l’aspirateur classique. Il ne passe pas dans les petits espaces (entre, derrière les meubles, sous les meubles bas…), ne peut pas monter ou descendre les escaliers (des prototypes sont cependant en train d’être développés), aspire mal les tapis et les moquettes et est surtout limité en hauteur. Un tuyau d’aspirateur peut quant à lui se glisser dans chaque recoin, notamment à l’arrière et en dessous des meubles, atteindre des toiles d’araignées et passer sur les canapés et les fauteuils en tissu, sur les rideaux, les radiateurs… La personne qui le manie peut aussi déplacer les meubles pour passer partout, retirer les objets au sol et s’adapter aux surfaces rencontrées (type d’embout, mouvement…). L’aspirateur robot est donc une aide précieuse pour retarder un grand ménage mais pas la solution ultime. Si vous voulez un logement véritablement propre, son action devra être complétée par celle d’un aspirateur classique.