Garder un intérieur sain pour se protéger des maux de l'hiver
Chaque année entre le début de l’automne et la fin du printemps, le rhume est de retour. Maladie fréquente1, généralement bénigne mais aux symptômes gênants (gorge irritée, éternuements, nez qui coule…), le rhume se révèle très contagieux, surtout par temps frais. Il est cependant possible de limiter les risques de contamination grâce à des mesures de bons sens et un ménage approprié. Voici comment éviter au maximum que d’indésirables microbes s’invitent dans notre quotidien.
Un rhume, qu’est-ce que c’est ?
Contrairement à des idées reçues bien ancrées, le rhume (appelé aussi rhinopharyngite) n’est directement causé ni par le froid, ni par un courant d’air… Il s’agit en effet d’une infection virale des voies respiratoires supérieures (nez, voies nasales et gorge). Il existe plus de 200 virus pouvant provoquer un rhume ! Le virus nous atteint par aérosol, à la faveur de l’éternuement ou de la toux d’une tierce personne, mais aussi par notre propre faute, lorsque nous nous frottons les yeux ou nous grattons le nez. En effet, comme le rappelle l’article “L’hygiène des mains, un rempart contre la maladie”, 80% des microbes se transmettent par les mains. Une fois qu’il est parvenu aux muqueuses nasales ou aux yeux, le virus peut pénétrer dans notre organisme et trouver un terrain propice à son implantation. Il est cependant avéré qu’un temps frais ou froid crée des conditions favorables à la circulation des virus responsables du rhume (rhinovirus) et des autres maladies saisonnières comme la grippe, la bronchite ou la bronchiolite : nous passons plus de temps à l’intérieur, nous renouvelons moins l’air, le froid fragilise nos muqueuses… La promiscuité facilite alors la prolifération des microbes.
Adopter les bons réflexes face au rhume
Afin de limiter la circulation des différents microbes et la contamination des espaces intérieurs, il est nécessaire, particulièrement en saison froide, de renforcer les comportements préventifs et de bannir certaines mauvaises habitudes. Nous connaissons tous désormais les gestes barrières mis en avant depuis l’épidémie de Covid-19. Ils sont valables pour les autres infections virales, aux modes de transmission similaires, et se révèlent donc efficaces pour entraver la propagation des rhumes :
- Se laver fréquemment les mains, notamment en rentrant chez soi ou après s’être mouché.
- Utiliser des mouchoirs jetables et s’en débarrasser dans une poubelle fermée.
- Éternuer dans son coude et non dans sa main ou à tout vent.
- Limiter ses contacts sociaux et pratiquer au maximum la distanciation dans les espaces clos, si possible en portant un masque, voire des gants en latex.
Certaines mauvaises habitudes doivent être bannies, comme se toucher le nez, les yeux et la bouche sans s’être lavé ou désinfecté les mains auparavant, laisser traîner des mouchoirs usagés, partager ses couverts avec quelqu’un d’autre… Une personne enrhumée devrait s'interdire pour quelques jours de participer à des rassemblements trop conviviaux comme des buffets ou des apéritifs. En effet, ces contextes sociaux où on ne maintient pas naturellement ses distances avec ses interlocuteurs, où les verres perdent fréquemment un propriétaire pour en retrouver un autre, où les denrées alimentaires sont parfois touchées avec les doigts, constituent, encore davantage quand le rhume sévit, d’excellents moyens de transport pour les virus ! Selon de nombreuses études, comme le précise un article paru sur SanteVet, il n’est pas possible à un être humain de transmettre son rhume à un animal, et réciproquement. Néanmoins, la grippe humaine est transmissible à certains animaux de compagnie. De plus, leur pelage peut éventuellement transporter nos microbes et les transmettre à un autre être humain. Ainsi, à défaut de renoncer pour un temps aux papouilles avec son animal, il est encore plus indispensable que d’habitude, en cas de rhume, de se laver les mains avant et après tout contact avec lui. Mais même en suivant scrupuleusement ces mesures préventives, il est difficile d'échapper au rhume, à moins de vivre en ermite. La vigilance semble évidente au travail ou dans les transports, mais se relâche aisément dans la sphère intime. Les virus s’y inviteront avec plaisir, et pas seulement pour une visite de courtoisie ! Contaminer son entourage familial n’est cependant pas une fatalité.
Désinfecter son intérieur en cas de rhume, une nécessité ?
En complément des conseils précédents, il est tout d’abord recommandé d’aérer afin de favoriser le renouvellement de l’air. Ouvrir les fenêtres une dizaine de minutes deux ou trois fois par jour est suffisant pour renouveler et assainir l’air ambiant. Même si ce principe de base permet de réduire la pollution intérieure en toutes circonstances, il ne décontamine pas. Un virus peut survivre jusqu’à une journée sur une surface lisse et sèche, et plusieurs jours sur une surface humide et poreuse telle qu’une éponge ou une serviette. Alors, lorsqu’un membre d’une famille est enrhumé et qu’il n’est pas possible de l’isoler totalement ou d’appliquer strictement les gestes barrières (si c’est un enfant par exemple), une seule solution pour éviter la contamination de l’espace intérieur : entreprendre un ménage spécifique axé sur la désinfection. Inutile cependant de céder aux sirènes des articles ménagers à base de produits plus chimiques les uns que les autres : bien souvent, quelques ingrédients de base suffisent pour faire le ménage dans toute la maison, comme nous l’expliquons dans notre article Surconsommation et ménage : avoir une pratique plus responsable. Dans le cas présent, on mettra l’accent sur des ingrédients aux vertus désinfectantes, notamment un mélange à vaporiser constitué d’eau, de bicarbonate de soude et d’huile essentielle d’arbre à thé. Certaines surfaces attirent particulièrement les microbes et requièrent une attention particulière :
- Dans toutes les pièces, les poignées, interrupteurs, tables, rampes d’escalier, ainsi que tout endroit touché par les mains, doivent être désinfectés plusieurs fois par jour.
- Dans la cuisine, il convient de nettoyer régulièrement la robinetterie et le plan de travail. On veillera à changer fréquemment les essuie-mains et à les laver au moins à 60°. Pour éviter la surcontamination, il est conseillé de renouveler les éponges une fois que la personne malade ne l’est plus.
- La salle de bains est une pièce partagée très humide : les mêmes précautions s’y appliquent. Veillez à ce que la personne enrhumée utilise des objets distincts du reste de la famille (serviettes, dentifrice, gel douche…). Bien aérer est enfin, ici, plus que jamais de rigueur !
- Dans les toilettes, l’hygiène habituelle doit être renforcée, sans négliger le bouton de la chasse d’eau. Pour le manipuler sans le couvrir de germes, on peut utiliser un bout de papier hygiénique ou une lingette jetable.
- Si le malade partage son lit ou sa chambre, draps et taies d’oreillers seront fréquemment changés, et quoi qu'il en soit à la fin du rhume. Ne négligez pas les pyjamas, chemises de nuit et robe de chambre ! Lavez ces textiles si possible à 60°.
N’oubliez pas les objets du quotidien ! Certains objets d’usage courant peuvent également être contaminés, notamment les écrans tactiles (tablette, smartphone…), les télécommandes, les périphériques d’ordinateur (claviers, souris, imprimante…). Avez-vous pensé aux bijoux, aux anses de sacs, aux clés, aux couverts, bref à tout ce qu’on touche sans s’en rendre compte et qui, manipulé par d’autres personnes, constitue potentiellement un vecteur de contamination ? Là encore, un petit coup de désinfectant s’impose !
Un environnement sain pour le bien de tous
Finalement, quasiment tout ce qu’une personne contagieuse touche peut être contaminé. Il serait cependant vain de vouloir éliminer toute trace de virus dans nos espaces intérieurs : c’est en effet impossible, sauf dans un environnement hospitalier strictement contrôlé ! Si l’on tient compte des aspects écologiques et économiques dus à l’utilisation d’objets à usage unique, au lavage du linge ou au renouvellement des éponges, le jeu en vaut-il alors la chandelle ? Oui, bien sûr ! Même si les infections que nous cherchons à éviter en appliquant ces quelques conseils de bon sens sont en général bénignes, et que leurs désagréments disparaissent d’eux-mêmes au bout de quelques jours, les conséquences d’un rhume ou d’une grippe peuvent être graves pour les personnes fragiles (âgées ou immunodéprimées). Ainsi, vivre dans un environnement sain et adopter les bons comportements avant, pendant et après un rhume, c’est se protéger mais aussi veiller à la bonne santé des autres. Quoi de plus essentiel ?
1 Selon un article de la Mutuelle Générale, on recense en moyenne cinq ou six épisodes par an pour un enfant, deux ou trois pour un adulte.